Chaque jour, des millions, voire des milliards, d'internautes déposent, parfois sans en avoir conscience, des données personnelles sur le web. Ces données façonnent notre identité numérique. Mais qu'en est-il après notre trépas? 

Depuis 2016, la loi française prévoit un "droit à la mort numérique". Pour en bénéficier, le défunt peut avoir mis en place une directive anticipée, qu'elle soit générale ou particulière. 
De manière générale, il est possible pour chacun de désigner un "tiers de confiance numérique", certifié par la CNIL, qui sera légalement en charge de la gestion de vos données numériques après votre décès. Dans le cas où aucun tiers de confiance numérique n'aurait été désigner, ce sont les héritiers qui seront en charge de la gestion des données numériques du défunt et qui pourrront, alors, demander l'effacement de l'ensemble des données internet liées au défunt ou la suppression de ses comptes sur les réseaux sociaux.  

En pratique, les réseaux sociaux et plateformes internet ont mis en place des procédures pour paraméter la gestion des données au décès du propriétaire du compte. 
Sur Facebook, il est possible de paramétrer un contact légataire. Cette personne sera en charge du compte ou de sa suppression en cas de décès. Pour paramétrer ce contact légataire, il faut alors se rendre dans les paramètres du compte / sécurité / contact légataire. 
Google propose, lui, la fonctionnalité "gestion de compte inactif". Cette fonctionnalité permet à toute personne possédant un compte google de définir un délai d'expiration. 

Outre le fait que ces procédures peuvent parfois être longues ou méconnues, il arrive souvent que la famille du défunt ne souhaite tout simplement pas supprimer ces informations et les comptes du défunt sur les réseaux sociaux. Et pour cause, nombre d'internautes ont pour habitude de se rendre sur les comptes sociaux des défunts afin de lui souhaiter un joyeux anniversaire, ou simplement partagé un petit mot pour montrer "qu'on se souvient". Tanguy Châtel, membre de l'Observatoire national de la fin de vie, observe "Aujourd'hui, on assiste à la tentative de faire comme si le mort n'était pas mort". Les profils sociaux des défunts deviennent alors des lieux de mémoire numérique. 

Retrouvez l'article "où est la place du mort" sur www.télérama.fr 
Retrouvez l'article "comment organiser sa mort numérique" sur www.village-justice.com